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mercredi 13 octobre 2010

La Macédoine de Philippe II et Alexandre le Grand


Au début de son histoire simple petit royaume semi-barbare au nord de la Grèce, la Macédoine, sous les règnes successifs de Philippe II et Alexandre le Grand, va soumettre toute la Grèce et la Perse entre -338 av.J.C (bataille de Chéronée, victoire contre Thèbes et Athènes) et -326 av.JC (extension maximale de la campagne d'Alexandre dans l'empire perse, le Macédonien arrivant dans le bassin de l'Indus). Mais comment ces deux rois sont ils parvenus, en l'espace d'une dizaine d'années, à conquérir un si grand empire ? Et bien en améliorant la tactique de la phalange d'une part, et en utilisant une cavalerie cuirassée, d'autre part. Tout d'abord la phalange macédonienne :
les hoplites qui la composent abandonnent la cuirasse, et sont équipés d'un bouclier de taille réduite, ainsi que d'une lance plus longue, la sarisse, longue de plus de 5m. La longueur de la lance permet d'augmenter la profondeur des rangs, ainsi au lieu d'avoir 8 rangs comme dans une phalange classique, on en aura 16. Autre avantage de l'allongement de la lance : briser les phalanges adverses bien avant que celles-ci puissent seulement atteindre les Macédoniens. En mode défensif, la phalange macédonienne peut stopper les flèches et les charges de cavalerie dans l'enchevêtrement de ses lances, en mode offensif, elle renverse tout sur son passage (dans l'article précédent, nous avions vu que la pression exercée par une phalange grecque était phénoménale, ici, elle l'est encore plus, du fait de l'augmentation de la vitesse, dût à l'allégement de l'équipement, et à l'augmentation de la profondeur (16 rangs au lieu de 8), ce qui fait qu'au moment de l'impact, le premier rang ennemi subit la pression de 16 rangs, et non pas 8. Le premier rang balayé, le reste de la phalange adverse panique, et la phalange est brisée.
Venons-en à la cavalerie : les "compagnons", ils sont équipés comme des hoplites, mais combattent à cheval. L'avantage de la Macédoine sur les Grecs, c'est aussi la possession de vastes plaines qui lui permet d'entretenir une cavalerie nombreuse, chose que seuls les Thessaliens pouvaient. La supériorité de cette cavalerie cuirassée sur la phalange est évidente : certes une attaque frontale serait suicidaire, mais sa vitesse lui permet d'attaquer les flancs et les arrières (endroit particulièrement vulnérable, car dépourvu de protection, la phalange se présentant comme un hérisson (hérissé de pointes devant, dénudé derrière). Imaginez, votre phalange classique se faisant bousculer aux premiers et aux deniers rangs, elle ne manquerait pas d'être rompue. Voilà pour la conquête de la Grèce, mais qu'en est-il pour la Perse ?
La réponse se trouve tout simplement dans les mentalités : les Grecs recherchent le choc frontal, tandis que les Perses, comme de nombreuses populations d'Asie, cherchent à tuer sans être tuer, c'est-à-dire qu'ils adoptent des techniques d'esquive. Fort bien, et cela est meurtrier quand ce sont les points faibles qui fuient pour attirer l'ennemi puis lui tomber dessus, mais quand ce sont les unités clés, rien ne va plus, et une charge frontale sur le point fort d'une armée perse entraine la déroute de toute l'armée. En effet, lorsqu'Alexandre, au Granique, à Issos et Gaugamèles charge les points nevralgiques des perses, ceux-ci, voyant arriver sur eux à toute allure ce bloc hérissé de lances croient avoir affaire aux démons, et s'enfuient sans demander leur reste.
Le génie d'Alexandre est d'avoir compris que les Perses avaient peur pour leur vie, et que les points les mieux défendus, étaient ceux abritant les plus lâches.

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