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dimanche 10 octobre 2010

La Perse au Vème siècle avant Jésus-Christ, le plus grand empire de l'époque



Bien que la Perse fut ridiculisée par les grecs entre 490 (Marathon) et 449 av.J.C (paix de Callias), elle fut, à partir de son émancipation vis-à-vis des Mèdes en -550 (Cyrus le Grand) l'un des plus grands empires de l'Antiquité (elle s'étendait, en 486, du fin fond de l'Asie mineure (bassin de l'Indus) jusqu'au nord de l'Egypte, en passant par la Mésopotamie. L'empire perse était très développé, tant sur le plan civil, que militaire (administration forte, systèmes de routes, utilisation d'infanterie légère, de cavalerie, d'arcs composites (petits mais très efficaces). De plus, sur le plan militaire, sa stratégie avait maintes fois fait ses preuves : l'infanterie était chargée de fixer le centre adverse, tandis que la cavalerie enveloppait les ailes (assez similaire à la stratégie chinoise). Ce système, très efficace en plaine, se révèlera inefficace contre les grecs, qui les attireront toujours dans des lieux resserrés, où seul le corps à corps est possible. En plus de cela, les perses étaient d'excellents ingénieurs (le pont de bateaux construit sur l'Hellespont (le détroit du Bosphore) pour l'invasion de la Grèce de 480 est une sacrée prouesse : des centaines de bateaux mis bords à bord, reliés par des cordes et des planches permettant le passage d'une armée d'environ 300 000 hommes).
Enfin, il convient de revenir sur l'impuissance des Perses face aux Grecs. En effet, les Guerres Médiques et la conquête d'Alexandre ont laissé croire en une faiblesse militaire des Perses. En fait l'explication est à chercher ailleurs, à savoir dans la culture, j'entends par là les mentalités : la mentalité des Grecs les avait conduit à se battre au sein de la phalange, à obtenir la décision par une charge (et cette mentalité à influencé l'Europe Occidentale pendant des millénaires). La mentalité perse, quant à elle, avait conduit à la mise en place de tactiques d'évitement : il s'agissait de tuer sans être tué, grâce à des positions fortifiées et l'utilisation de l'arc composite. Cette mentalité, bien adaptée au combat en Asie, était complétement inadaptée au combat contre les Grecs : ainsi, lorsque les phalanges chargèrent, le facteur psychologique (les Perses paniquèrent en voyant ces "hommes de bronze" leur foncer dessus, ce qui pour eux était un comportement suicidaire) joua un grand rôle dans la victoire. Le génie d'Alexandre le Grand, est d'avoir compris qu'il lui fallait attaquer les points les mieux protégés (quand Clausewitz parle du "centre de gravité" d'une armée, il ne peut être mieux illustré que par les campagnes d'Alexandre le Grand, qui avait "le coup d'oeil", c'est-à-dire qu(il était capable de repérer le point faible d'une armée simplement en regardant la façon dont elle s'est positionnée), qui étaient en fait les points les plus sensibles (et là on est de plein pied dans Sun Tzu  qui parle de transformer ses points forts en points faibles et ses points faibles en points forts) de l'armée perse. Bien sûr, la mentalité n'explique pas tout, il faut ajouter aussi que l'armée grecque était une armée de professionnels se battant pour leurs terres (Guerres Médiques) ou faisant leur métier (campagnes d'Alexandre) tandis que la perse était composée de paysans arrachés à leurs terres et contraints de faire la guerre, mais il faut bien insister sur le fait que c'est la mentalité qui est la plus importante. 

3 commentaires:

  1. à propos des "cordes" dont je parle pour le pont de bateaux, il s'agit en fait de papyrus (tressé), matériau très solide.

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  2. et en ce qui concerne l'émancipation vis-à-vis des mèdes, il faut savoir qu'avant le règne de Cyrus le grand, la Perse, comme on peut le voir sur la carte ci-dessus, était un petit territoire compris dans l'empire mède, qui par suite d'une trop grande période de paix s'amollit et fut aisément conquis par la toute nouvelle puissance militaire perse

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  3. à propos des routes, citons par exemple les "voies royales", gigantesques routes reliant la capitale, Persépolis, aux frontières de l'empire, et permettant d'acheminer rapidement des troupes vers les dites frontières.

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