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lundi 11 octobre 2010

La Grèce antique : la phalange spartiate et la trirème athénienne


Au Vème siècle av.J.C, la Grèce est divisée en d'innombrables cités-états qui se font la guerre, chacune tenant beaucoup, quelque soit sa puissance à conserver son indépendance. La conception grecque de la guerre est originale : il s'agit de venger une "insulte" (la violation de la terre sacrée d'une ville), et ce non pas au cours d'une guerre, au sens moderne du mot, mais d'une seule grande bataille décisive, de là le choc des phalanges, affrontement brutal où le soldat doit surmonter sa peur, sa mentalité (les grecs ne tuer pas par gaieté de coeur). Dans la phalange les hommes sont épaule contre épaule, le bouclier couvrant le voisin de gauche (d'où une certaine tendance des phalanges à dériver pour rester sous la protection de son voisin), la lance fermement serrée contre le corps. Une phalange se compose en général de 12 colonnes et 8 rangs de profondeur. L'armement d'un hoplite comprend un lourd bouclier de bronze (la plupart du temps en bois, Sparte étant une des rares à utiliser la version en bronze) de forme ronde (hoplon, d'où le nom d'hoplite), une lance en bois d'environ 2 mètres avec aux extrémités le "talon" et la pointe de la lance en fer, une épée, elle aussi en fer, servant à "sabrer" (l'épée est pour les grecs secondaire, c'est la lance qui est pour eux l'arme principale), un casque en bronze (plus résistant que le fer, il permet de repousser les flèches, entre autres), une cuirasse (parfois en bronze, d'autre fois en cuir avec des anneaux de fer par dessus) ainsi que des cnémides (protections pour les jambes) et des protections pour les poignets (en fer). Ainsi équipé, l'hoplite doit supporter une charge d'environ 140 kilos. Lors d'une bataille les deux phalanges se font face dans une plaine (choisie par les deux belligérants), séparées par un vide d'une centaine de mètres. Après les sacrifices, les deux armées s'élancent l'une contre l'autre (courir avec 140 kilos sur le dos semble être surhumain mais récemment, un historien anglais a prouver que la chose était possible) les hommes du premier rang cherchant à frapper leurs vis-à-vis aux endroits non protégés (aine, gorge...), ceux du second rang, aidant ceux du premier, et les 7 rangs de derrière poussant le premier. Sous le choc de la pression, certains mourraient, piétinés. Lorsqu'une des 2 phalanges parvenait à créer une faille dans l'autre, les hommes du premier rang jouaient du bouclier, de la lance et de l'épée pour agrandir la brèche ("poussée des boucliers"). Au bout d'un moment, une des deux phalanges se brisait, mais les vainqueurs poursuivaient rarement les survivants (''puisque nous sommes victorieux aujourd'hui, pourquoi ne le serions nous pas demain ?''), se contentant de dresser un trophée avec les armes des vaincus avant de rentrer chez eux.
Sparte est la cité qui a poussé à son paroxysme la tactique de la phalange, c'est la seule à s'être dévouée entièrement à la guerre. Grâce à un dur entrainement, qui commençait à 7 ans et qui durait toute la vie, les spartiates étaient de véritables machines à tuer, invincibles sur terre malgré leur faible nombre (10 000 hoplites au total, quand Athènes pouvait aligner 23 000 hommes). Cette puissance militaire s'est traduite par la conquête des 2/3 du Péloponnèse, faisant d'elle l'"empire" le plus étendu du monde grec.
Sur mer, c'est à Athènes que revint la prépondérance. En effet, cette cité était capable d'aligner jusqu'à 300 trirèmes, et elle maitrisait parfaitement les tactiques navales, ce qui la rendait très redoutable, car les autres cités avaient du mal à aligner autant de vaisseaux.
Cette flotte permit à Athènes de soumettre 150 cités, toutes obligées de verser tribus (ligue de Délos).
C'est l'impérialisme d'Athènes qui conduisit à la première guerre d'importance en Grèce, opposant presque la moitié des cités contre l'autre, je veux bien sûr parler de la guerre du Péloponnèse (-431, -404av.J.C), où la première puissance navale et la première puissance terrestre s'affrontèrent pour l'hégémonie sur le monde grec.